Sensibiliser les lycéens au harcèlement au Lycée Sonnenberg

A Carspach :

La réalité virtuelle et le théâtre pour sensibiliser les lycéens au harcèlement

C’est à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement, le jeudi 9 novembre, que le lycée Sonnenberg a ouvert ses portes à l’association Odyssée Virtuelle, qui combat toutes les formes de discrimination, principalement auprès des lycéens et des collégiens.

FAC – DNA 12 NOV 23

Le harcèlement dans le cadre du couple a été joué par la Compagnie El Paso de Mulhouse devant les élèves du lycée Sonnenberg. Photo DNA /F.C.

Odyssée Virtuelle, une association agréée par l’Éducation nationale, était représentée par trois de ses membres, dont Sébastien Pflieger, dans le but de sensibiliser les lycéens de l’établissement Sonnenberg, à Carspach, et de les faire réagir face à une situation de harcèlement ou de comportements violents au lycée ou sur le trajet, dans les transports en commun et qui se prolongent souvent sur les réseaux sociaux…

A lire aussi : Saint-Louis : les émotions, outils de lutte contre le harcèlement au collège Schickelé

Les témoins « regardent ailleurs… »

Dans un premier temps, coiffés de casques de réalité virtuelle, les jeunes ont visionné diverses situations avant d’évoquer quelle aurait été leur attitude. Les membres de l’association les ont mis en garde contre certains comportements excessifs ou violents qu’ils pourraient avoir. Ils leur ont conseillé de se rapprocher du chauffeur de bus (normalement sensibilisé au sujet) ou d’autres passagers. Une lycéenne a fait remarquer que souvent les témoins « regardent ailleurs et ne veulent pas intervenir ». Composer le 17 pour prévenir les forces de l’ordre est aussi conseillé, tout comme prendre, dans la mesure du possible, une photo de l’agresseur…

Sébastien Pflieger, de l’association Odyssée Virtuelle, a mis en garde les lycéens sur le cyberharcèlement et la nécessité de laisser le moins de traces possibles sur les réseaux sociaux. Photo DNA /F.C.

Laisser le moins de traces possibles sur ses réseaux

Beaucoup de jeunes ont reconnu avoir déjà été victimes de harcèlement ou de drague lourde, parfois obscène… Les animateurs ont aussi rendu leur auditoire attentif au cyberharcèlement qui prolonge le harcèlement, une fois rentré chez soi. Laisser le moins de traces possibles sur ses réseaux sociaux est impératif pour se protéger.

Un autre groupe de lycéens a vu deux comédiens de la compagnie El Paso d’Isabelle Ruiz interpréter un patron abusif (joué par Éric Kheliff), dominateur et violent qui fait subir les pires humiliations à son épouse (jouée par Émilie Wiest) devant un parterre de stagiaires (en l’occurrence les élèves).

« En parler »

Le débat qui a suivi a fait remonter des situations vécues de parents violents ou de voisins, souvent difficiles à partager, certains lycéens préférant même ne pas en parler… Des mots que l’on met sur les maux, qui prennent une autre résonance, avec des termes comme harcèlement, soumission, consentement… La conclusion reste la même dans les deux groupes : « En parler. »

La professeure documentaliste Corinne Béranger a jugé indispensables ces journées de prévention et de mise en garde.

Pour Priseaux, élève de 3^e 4, « L’école doit être un lieu de rêve et d’espoir », a-t-elle lu dans un poème de sa composition. Photo DNA/Paul MUNCH

Le but de la Journée de lutte contre le harcèlement scolaire, jeudi 9 novembre au collège de Village-Neuf, était d’abord de sensibiliser les élèves. Sur le temps de midi, la chorale du collège, renforcée par de nombreux élèves volontaires, a offert un concert dans la galerie de l’établissement. Sous la direction de Béatrice Kreilos, professeure d’éducation musicale, et en présence de la principale Josy Bernabé, face à un large public de collégiens et professeurs.

Un cadre sécurisant

La chorale a interprété Forrest cours de Soprano (« Je raisonne pas trop comme les autres, j’en ai souffert sur les bancs de l’école ») et Chaque matin, chanson spécialement composée par Béatrice Bernad : « Chaque matin tu l’suis, tu l’pousses vers le casier. Chaque matin tu l’secoues, tu lui fais un croche-pied. » Un groupe d’élèves a accompagné les chants de chorégraphies. Priseaux, élève de 3^e  4, a ponctué l’opération par un poème de sa composition, aux paroles fortes.

Un questionnaire d’évaluation

Le collège Gérard-de-Nerval compte 680 élèves. « L’équipe pHARe [programme de lutte contre le harcèlement à l’école] se compose de professeurs, infirmières, surveillants, assistants de vie scolaire, tous volontaires sur leur temps libre », indique la cheffe d’établissement Emmanuelle Durand-Askin. Pour elle, « la rencontre avec les élèves et la mise en place d’entretiens de sensibilisation assurent un cadre. »

Dans un second temps, un questionnaire anonyme d’évaluation élaboré par le ministère de l’Éducation nationale sera distribué aux élèves. « Il sera rempli à la maison, sans pression », précise Emmanuelle Durand-Askin, coordinatrice de l’équipe pHARe. Le retour des questionnaires « permettra de mieux appréhender la situation, d’engager des dialogues et d’agir si besoin. »

« Les couloirs silencieux »

Dans les couloirs silencieux/Une ombre se dessine/
Le harcèlement scolaire/Une peine qui chagrine/
Les rires cruels/Les mots qui blessent profondément/
Des coeurs innocents brisés tristement/
Les victimes se cachent/Cherchent refuge en secret/
Dans l’obscurité/Elles se sentent prisonnières et muettes/
La lumière de l’amour et l’amitié peut briller/
Unis, nous pouvons les aider à s’épanouir/
Élevons nos voix, soyons des défenseurs/
Contre le harcèlement, soyons des guerriers/
L’école doit être un lieu de rêve et d’espoir/
Où chaque enfant peut grandir sans désespoir.

Poème écrit par Priseaux, élève de 3^e 4

Enregistrement SLAM produit au studio professionnel « l’Atelier » hors temps scolaire et vidéo tournée par des professionnels au sein de l’établissement, avec les « Ambassadeurs contre le harcèlement ».